Ce 26 juin 2024, le Couturier et Maître d’Art Franck Sorbier a présenté « Les Sorbier Pièces Uniques Haute Couture Hiver 2024/2015, Nuages » dans la Cour du Cabinet d’Avocat FTPA, Paris 17è.
Pourquoi les Nuages ont-ils inspiré la collection de Franck Sorbier ? « Une histoire naturelle
Dès l’Antiquité, et surement bien avant, les nuages ont suscité l’intérêt des hommes, notamment, celui des philosophes.
Aristote, dans son traité des Météorologiques, associe les nuages aux vents, à la foudre, au tonnerre mais aussi aux comètes, aux étoiles filantes et à la Voie Lactée.
Au XIIème siècle, appelé « nue », le nuage est perçu dans une perspective théologique comme « la nuée mystique » ou « voile de dieu ». Du point de vue scientifique, sa nature fait encore débat.
Les nuages noirs sont, ainsi, appelés « navires de pluie ».
Dès le XIXème siècle, les savants tentent de classifier les nuages et publient différents ouvrages, qui font, encore aujourd’hui, référence.
Au sol, les nuages se nomment « brume » ou « brouillard », mais dès qu’ils s’élèvent, ils prennent des noms savants : altocumulus, cirrostratus, opacus, vertebratus …
En ce qui concerne le domaine artistique, les nuages sont présents dans le courant romantique, à l’instar de Caspar David Friedrich et son tableau Le Voyageur contemplant une mer de nuages, du très célèbre peintre britannique William Turner mais aussi de Victor Hugo, avec ses « aquarelles fantomatiques ».
John Constable, précurseur de l’Impressionnisme et Claude Monet utilisent, dans leurs œuvres, les observations scientifiques des nuages, comme celles effectuées par le moyen des montées en ballon ; mais encore, chez les Symbolistes, les Nabis et les Surréalistes.
Dans la poésie française, les nuages occupent une place emblématique en tant que symboles de la nature et de sa majesté.
Paul Verlaine et Charles Baudelaire y trouvent une inspiration certaine et leur rendent hommage.
A ce titre, je souhaite vous faire part des deux derniers vers d’un poème, celui de Charles Baudelaire, L’Étranger.
«— Eh ! qu’aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
— J’aime les nuages… les nuages qui passent… là-bas… là-bas… les merveilleux nuages ! »”
Les nuages symbolisent la liberté et la fraternité, ils sont partout chez eux. Ils ne connaissent pas les frontières.
Depuis une petite lucarne, j’aperçois le ciel par-delà les toits en zinc de la ville grise. Je m’endors et je me réveille avec ces photographies vivantes et éphémères.
J’ai retrouvé ces souvenirs d’enfance lorsqu’apparaissent des formes intimidantes, surprenantes ou encore souriantes parmi ces nuages flottants. Une inspiration, cela peut-être aussi un simple fait du quotidien.
Pour moi, un nuage est, tout à la fois, abstrait et baroque, captivant et délicat, éphémère et furieux, gourmand et héroïque, impérial et jubilatoire, kafkaïen et lascif, mystique et noble, onctueux et psychédélique, querelleur et romanesque, sensible et théâtral, utopiste et victorieux, wagnérien et xénophile, yin-yang et zen.

Cette saison, j’ai recherché la légèreté des créations au sens propre comme au sens figuré. Une nouvelle étape dans ma vie de Couturier et de Maître d’art.
La création est mon innocence, mon cocon, ma rêverie, ma mélancolie, ma nourriture, ma dimension spirituelle.
Alors, levons la tête, contemplons les nuages et découvrons l’Immensité fascinante de cet univers en perpétuel renouvellement. » Frank Sorbier.
Chaque Pièce Unique de sa collection Haute Couture Automne/ Hiver 2024/2025 porte le nom d’une nuage. Quelques exemples : Cumulus, Stratus, Cirrus, Nibostratus, …












